Derniers mots pour Marc H

 

Derniers mots pour Marc H.

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On ne t’invitait plus nul part parce que tu vidais les caves. On ne te voyait plus parce que tu ne parlais plus avec les même mots que les notres, tu foutais tout le monde mal à l’aise et même moi aussi des fois … j’étais mal, je cherchais des choses à dire, des choses utiles. Et puis tu n’écoutais plus, tu ne comprenais plus. On pensait qu’il fallait faire semblant, que ça pourrait t’aider … n’importe quoi … les dernières fois où tu es venu à la maison tu dormais avec moi, tu me tenais la main pour t’endormir et tu racontais des histoires, sans début, sans fin et les mots ne ressemblaient plus à rien. Peut-être que tu portais ta mort comme un masque et que nous pouvions la voir sans comprendre … ou sans vouloir comprendre, et que ça nous nouait. Je ne suis pas invitée à l’enterrement, je te dis aurevoir d’içi Marc, ils te mettent en terre dans la plus grande dicretion ou alors ils ont trop mal pour voir leur douleur dans nos miroirs ; notre souffrance à nous.

Alors que j’écrivais que la mort est une personne délicieuse, Marc, tu es mort … presque et étrangement, minute pour minute …

Comments

[Joseph Pujol]

La vie a des manières douloureuses de se rappeler à nous parfois. D'aprés ce que j'ai compris, ou ton ami est mort d'une grave maladie ou bien il s'est suicidé...D'aprés ce que tu en dis, vous avez fait le maximum, même si souvent dans ces cas là on aime bien se torturer avec des "et si je l'avais appelé...si j'étais allé boire ce coup avec lui ...si j'étais pas si fier". Il doit veiller sur vous... les gens qu'on aime, qu'on a aimé, laissent des traces de feu dans nos coeurs. Les longues nuits d' hiver tu pourras te réchauffer à son souvenir. Peut être.